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Né à Liège vers 1085, Guillaume quitte son pays pour faire ses études, sans doute à Laon. Puis il prend l'habit monastique dans l'abbaye bénédictine de Saint Nicaise de Reims, alors en pleine ferveur. Il devient ensuite abbé du monastère bénédictin de Saint-Thierry, près de Reims, vers 1121. Il avait fait la connaissance de Bernard quelques années auparavant ; celui-ci l'avait conquis, et Guillaume désirait devenir cistercien. Bernard qui trouve ce projet trop peu mûri, s'oppose à ce que son ami entre à Clairvaux. Plusieurs années après, en 1135 passant outre aux conseils de Bernard, Guillaume rejoint la jeune fondation cistercienne de Signy, le monastère de saint Bernard le plus proche de Reims, où il demeurera jusqu'à sa mort en 1148.

Ce séjour à Signy est fécond : Guillaume écrit beaucoup : "Commentaire du Cantique" dont il avait dû parler avec Bernard quand ils étaient tous deux malades à Clairvaux, "Enigme de la foi", et surtout la "Lettre d'Or", dédiée aux frères chartreux du Mont-Dieu, qui est un condensé de sa doctrine.

Excellent théologien et philosophe, Guillaume est aussi un grand mystique. Pour lui, le dogme est matière à contemplation, non à spéculation. Il est nourri des écrits des Pères de l'Eglise, et très sensibles à ce qu'ils ont de concordant. C'est un des auteurs occidental qui a le mieux perçu en profondeur la pensée d'Origène.

Moine avant tout, il contribue plus qu'un autre à la théologie de l'expérience de Dieu, fondée sur la foi, dont l'objet ne peut être atteint que par l'amour. C'est l'Esprit-Saint, union du Père et du Fils, qui communique à l'âme cet amour réciproque du Père et du Fils, et ainsi qui la divinise, la rendant semblable aux Personnes divines. Cette mystique trinitaire est l'apport le plus original et le plus riche de la pensée de Guillaume.