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À la fin du dix-neuvième siècle, les trois congrégations marquées par la réforme de la Trappe, se regroupaient pour former l'Ordre Cistercien de la Stricte Observance (OCSO). Cette "naissance" qui n'a pas été facile, a été interprétée de diverses manières. L'Ordre Cistercien, autre grande composante de la famille Cistercienne, la concevait comme un schisme. Quant aux Trappistes ils se percevaient comme les héritiers authentiques de la racine de Cîteaux par leur mode de vie. Ayant repris l'ancien site de Cîteaux, cela ne fit qu'accentuer les divisions.
Pour rebâtir une unité il nous faut regarderen face ces réalités de notre histoire récente.

Le mouvement de la Trappe se caractérise au dix-neuvième siècle et au début du vingtième, par un net retrait du monde, une vie de travail manuel et de prière. Une vie communautaire marquée par le silence et une forte limitation des communications verbales. On y retrouve donc les grands éléments de la réforme cistercienne des origines avec une insistance presque exclusive sur la pénitence et les observances, au détriment parfois de la mystique, une majoration du travail manuel par rapport à l'étude avec un certain a priori anti-intellectuel. Si cela peut représenter un appauvrissement par rapport à "l'humanisme cistercien" du douzième siècle avec les riches expressions esthétiques architecturales et littéraires de sa spiritualité, la vie retirée du monde des "Trappistes" a recréé un environnement, un lieu adapté à un mode de vie contemplatif "au désert".
Une fréquentation plus assidue des Pèrescisterciens à partir des années 30, l'aggiornamento après Vatican II, ont facilité une réappropriation du patrimoine cistercien ancien, par une vie fraternelle où s'exprime davantage l'échange, par une créativité au plan liturgique, par la recherche d'un environnement simple, mais beau. Ces données font que les Trappistes et les Trappistines sont bien des cisterciens et des cisterciennes. Après des décennies d'uniformité d'observances, parfois jusqu'à l'aberration, l'inculturation de la vie cistercienne en dehors de l'Europe a complété ce travail de réappropriation. Si le charisme cistercien se caractérise par le fait de faire du neuf à partir de l'ancien on peut dire que l'évolution, que je viens de décrire brièvement, va bien dans le sens d'un charisme cistercien renouvelé pour nous aujourd'hui, même si les réussites sont loin d'être parfaites.

Aujourd'hui l'OCSO est formé de deux branches, l'une masculine, l'autre féminine.
« En 1990, au début de mon abbatiat général, nous étions 2797 moines et 1876 moniales, ce qui faisait un total de 4673 personnes. Nous sommes par conséquent, maintenant, 706 personnes en moins. Contrastant avec cette diminution, il y a eu, depuis 1990 et jusqu’à aujourd’hui, 11 fondations (et incorporations) de moines et 13 de moniales, ce qui veut dire une augmentation de 24 communautés ; et il y a encore 4 projets de fondations en cours. D’un autre côté cependant, 3 communautés autonomes et 2 fondations ont été fermées » Dom Bernardo Olivera, Conférence d'ouverture, Assise,septembre 2008.
Certaines communautés sont dans descontextes difficiles, comme le monastère des Mokoto au Kivu en République Démocratique du Congo qui a été détruit, et la communauté dispersée, la communauté de la Clarté-Dieu dans cette même région qui vit dans une grande précarité.
A la naissance l'Ordre en 1892 environ 80 % des communautés de moines et de moniales étaient en Europe (Europe occidentale, France, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Angleterre, Irlande) et 20% en dehors de l'Europe. En 2008, 97 monastères de moines et 72 de moniales. Selon les statistiques, nous étions, au 1er janvier 2008, 2185 moines et 1782 moniales (au total : 3967 personnes), vivant dans 47 pays différents.

L'Ordre est gouverné par les deux chapitres généraux des abbés et des abbesses, qui sont indépendants mais qui se réunissent en même temps et dont la majorité des sessions sont en commun. Il est divisé en grandes régions. Centre-Nord-Europe; France Sud et Ouest, les Iles (Britanniques), Italie Espagne, Amérique du Nord (Canada E-U), Amérique Centrale et du Sud, Afrique, Asie Pacifique. Ces régions ne sont pas des congrégations autonomes, elle sont maintenant toutes mixtes avec des moines et des moniales. Elle se réunissent plus ou moins fréquemment entre les Chapitres Généraux qui ont lieu tous les trois ans, pour en évaluer les conséquences et les préparer et pour échanger sur diverses questions pastorales. La Commission Centrale, qui est un peu l'équivalent du synode de l'Abbé Général dans l'Ordre Cistercien, est élue par le Chapitre Général et chargée de le préparer à partir des suggestions des Conférences Régionales. Elle assure un certain gouvernement de l'Ordre avec l'Abbé général entre les chapitres Généraux.
L'Abbé Général, depuis le 08/09/2008, Dom Eamon Fitzgerald, irlandais, pôle d'unité pour tout l'Ordre, est assisté à la maison généralice à Rome d'un conseil permanent mixte avec des représentants et représentantes des grandes régions culturelles de l’Ordre.

Cette structure de l'Ordrereste centralisée. L'évolution actuelle tend à la parité entre moines et moniales qui se traduit parfois, outre les chapitres généraux, par des visites canoniques avec un abbé et une abbesse, aussi bien dans des monastères de moines que de moniales.