Moine

Le terme
Le mot "moine", vient du grec monakos qui signifie : "un", "seul". Au début il était réservé pour désigner celui qui vivait seul, retiré à l'écart (anachorète), au désert (ermite). Par suite, les premiers "cénobites", (ceux qui vivent ensemble, en communauté) n'employaient pas ce mot, mais lui préféraient celui de "frères". Puis est apparu un sens plus profond de ce mot. C'est l'intérieur du chrétien, ermite ou cénobite, qui doit être "un" (monakos). Le moine est alors celui qui unifie sa vie selon un seul but que saint Benoît définira plus tard : "Chercher Dieu". Toute sa vie est tournée vers cette seule direction. Au 12e siècle, un cistercien, Geoffroid d'Auxerre fait la synthèse de ces deux sens : "Il n'y a de communauté unifiée que si les moines qui la composent cherchent d'abord leur unité intérieure".

Moine et prêtre
Dès lors, on comprend que la vocation du moine est différente de celle du prêtre, bien que tous deux soient appelés à un service d'Eglise, à un service exclusif de Dieu. Le moine est tourné vers la prière, source des dons de Dieu. Le prêtre dispense plus directement ces dons, surtout sous la forme de la Parole et des sacrements.

Aux origines, dans les communautés monastiques d'Egypte, il y avait très peu de prêtres. Un ou deux par Centre, et ces Centres étaient formés de plusieurs centaines de moines. Le sacerdoce est alors surtout fonctionnel : le prêtre étant seul qualifié pour célébrer l'Eucharistie.

Dans le monachisme occidental, jusqu'au Concile Vatican II, de fait, presque tous les moines choristes étaient prêtres, les convers, laïcs, n'ayant pas le titre de moine. Cette situation découlait d'une évolution remontant certes aux derniers siècles du Moyen-Âge, mais surtout dépendante de la notion canonique de "religion cléricale" appliquée aux Ordres monastiques.

Actuellement, on entre au monastère pour être moine. Quand il le juge bon, l'abbé demande à l'évêque d'ordonner prêtres certains frères, en fonction des besoins du monastère.

Devenir moine
L'entrée dans la vie monastique est progressive. Celui qui désire embrasser la vie monastique commence par faire un séjour à l'hôtellerie ; il entre alors en contact avec le moine chargé des nouveaux frères et, si celui-ci le juge bon, il peut passer quelques jours en communauté, ce qui lui permet de faire davantage connaissance avec le monastère et les moines. Puis s'il persiste dans son désir, il demeure plus longtemps et devient postulant. S'il continue à se plaire au monastère, et si le Maître des novices et le Conseil de l'Abbé reconnaissent en lui des qualités pour être novice, il reçoit l'habit de novice, différent de celui du moine.

Le noviciat dure deux ans durant lesquels il n'y a aucun engagement : le novice peut partir d'un jour à l'autre, s'il le désire. S'il persévère, et si la Communauté lui reconnaît les qualités nécessaires pour être moine, s'il "cherche vraiment Dieu", comme le demande saint Benoît, le Père Abbé l'autorise à formuler des voeux d'obéissance et de stabilité dans la communauté et le lieu, pour 3 ans (ou pour 1 an, renouvelables trois fois). Ensuite seulement aura lieu l'engagement définitif, pour la vie, au bout de 6 mois de postulat, 2 ans de noviciat et 3 ans de premiers voeux, qui peuvent être prolongés, soit donc environ 6 ans.




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