Dans l'évangile, le Christ appelle son Père "Abba" (Marc 14, 36). Ce terme sémitique revêt en araméen (la langue du Christ) une nuance d'intimité et de familiarité. Faisant écho à cette parole du Christ, saint Paul parle du cri de l'Esprit-Saint dans le coeur du Chrétien. Comme Jésus, ceux-ci sont poussés par l'Esprit filial à invoquer Dieu sous ce titre de Père : "Abba".
C'est dans cette ligne que se situe cette appellation d' "Abbé", l'Abbé étant dans le monastère le représentant du Christ-Dieu. C'est à Dieu que le moine obéit quand il se soumet à son abbé. C'est la noblesse de l'obéissance monastique.
Il faut ici se souvenir ici de ce que dit saint Benoît de l'abbé dans le second chapitre de sa Règle : "L'abbé tient dans le monastère la place du Christ". C'est en cette qualité de représentant du Christ, l'unique Maître, qu'on appelle le chef du monastère "abbé". Il porte ce titre parce qu'il parle au nom du Christ aux hommes réunis autour de lui. Saint Benoît y insiste avec force : le premier devoir de l'abbé est d'inculquer à ses moines l'enseignement de Jésus, de le leur rappeler par sa parole et son exemple.
L'abbé est élu par ses frères, soit pour un temps indéterminé, qui maintenant prend fin nécessairement à 75 ans, soit pour 6 ans, renouvelables.
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